Visite du Domaine de Palmahoutoff (Par Jean-Marc BURGLIN)
Avant de fêter le « vin désanm », anniversaire de l'abolition de l'esclavage en 1848, rendez-vous était donné en cet après-midi du 20 décembre 2008 à la Ravine des Cabris chez Thierry HUBERT, Président de Palmeraie-Union, pour la visite de son domaine de Palmahoutoff abritant la plus importante collection de palmiers plantés de la Réunion : environ 1000 sujets et quelques 300 espèces... Le nom Palmahoutoff provient de la contraction de « PALMIER » et de « Nil HAHOUTOFF » nom d'un maître de Yoga, art de vivre qu’affectionne Thierry.
Parmi les divers palmiers et autres plantes rares ou endémiques décrites par le maître des lieux lors de notre visite, les sujets les plus remarquables ont été appréciés pour leur beauté, leurs formes ou leurs couleurs. Dypsis leptocheilos, palmier peluche ou ourson à la gaine foliaire rougeâtre, cotonneuse et douce au toucher, n'a pas été retrouvé dans son milieu d'origine de l'ouest malgache mais décrit à partir d'un spécimen poussant à Tahiti... Devant la maison, les palmiers bonbonne, Hyophorbe lagenicaulis de l’île Ronde mauricienne, ont perdu avec l'âge la forme typique de la célèbre bouteille de soda. Ils peuvent s'hybrider avec le palmier bobine (ou bouteille) de l'île Rodrigues, Hyophorbe verschaffeltii.
Plus loin, un Pritchardia pacifica, latanier du Pacifique à grandes feuilles palmées presque entières, supporte le plein soleil dès son plus jeune âge. Installé en plein soleil, Aiphanes aculeata (rebaptisé récemment Aiphanes horrida), est un palmier particulièrement « redoutable » car le stipe et les feuilles sont entièrement recouverts d'épines, ce qui lui vaut le surnom de palmier hérisson.
Onze des 50 espèces du genre Coccothrinax originaires des Antilles et également de Cuba poussent dans la propriété.
Autre originalité, cette fois du sud du Brésil, Butia capitata le palmier abricot dont le fruit contient une pulpe douce et sucrée, parfois un peu acide, base de préparation d'une gelée au goût d'ananas ou d'abricot...
Licuala grandis du Vanuatu, sujet forestier de petite taille est un autre palmier à belle feuille entière se dépliant en accordéon.
L’impressionnante série de palmiers s’achève avec le rare palmier fenêtre à feuilles ajourées Beccariophoenix madagascariensis de l'est malgache et Copernicia prunifera (anciennement C. cerifera), palmier à cire du Brésil donnant lieu à un important commerce de cire de carnauba, nom d'une population indigène locale. La cire des feuilles est récoltée par battage pour confectionner bougies, produits cosmétiques et additifs alimentaires.
Une telle richesse et diversité de palmiers ferait presque oublier les autres plantes remarquables du domaine de Palmahoutoff. Impossible de les citer toutes ! Un cacaoyer, Theobroma cacao, attire les regards avec ses cabosses rouges vif poussant en nombre sur le tronc (cauliflorie).
Tous les visiteurs sont émerveillés par la rare floraison blanche et rose de Clusia rosea, de toute beauté, de la famille des Clusiaceae provenant des Antilles, Panama et Venezuela.
Heliconia rostrata à fleurs retombantes toujours aussi belle avec ses couleurs fluo.
Vue sur une partie du domaine avec au centre Pandanus sanderi (Moluques, Polynésie) au feuillage bicolore du plus bel effet.
Enfin, des plantes ressemblant aux palmiers et qui ne peuvent passer inaperçues, les grands vacoas, Pandanus utilis à racines aériennes en échasses, un Pandanus sp. brisé par le cyclone Dina mais qui survit par ses rejets.
L'après-midi se termine comme de coutume autour d'une table garnie de cakes et autres délices pour le palais, accompagnés de jus de fruits et de thés variés sous le regard envieux des deux chiens.