À la découverte d’Oraniopsis appendiculata
(Par Philippe ALVAREZ)

C’est dans les environs de Port Douglas, au nord de Cairns dans l’état du Queensland en Australie, que nous avions décidé de faire un petit tour dans la « Rainforest » du Mont Lewis, point culminant de ce Parc National.
L’endroit étant réputé pour sa faune et sa flore unique, j’espérais y glaner quelques graines d’Archontophoenix purpurea et de Linospadix minor

Le cyclone Oswald ayant traversé la région quelques jours plus tôt, nous nous attendions à un terrain détrempé mais certainement pas à un accès interdit ni à une route coupée par de nombreux arbres brisés. Du coup, alors que nous avions initialement prévu une marche d’une ou deux heures maximum, la promenade fut en fait beaucoup plus longue et fatigante, et notre progression ralentie par de nombreux arbres couchés en travers du chemin.

De nombreux Calamus grimpaient vers la cime, et c’est quelques deux heures plus tard et à une altitude de 850 mètres que mon regard fut attiré par une teinte orangée dans la forêt.
Non loin du chemin, à une vingtaine de mètres, se trouvait ce qui semblait être un Oraniopsis appendiculata portant une petite grappe de fruits orange arrivés à maturité au sommet de son stipe d’environ deux mètres cinquante.

Connaissant la lente croissance de ce palmier, celui-ci devait certainement être âgé de près de soixante-dix ans ! C’était la première fois que je voyais ce palmier, et récolter des graines était donc des plus tentant ! Une petite escalade fut donc nécessaire. Reprenant notre marche, de plus en plus d’Oraniopsis étaient visibles, tant juvéniles qu’adultes, accompagnés parfois de Calamus sp. et d’Archontophoenix purpurea.

Soudain, une autre grappe de fruits accessible apparut, mais cette fois-ci les fruits à maturité n’étaient plus orange, mais jaunes.

Nouvelle découverte ; les deux couleurs étaient observables çà et là mais difficile de dire laquelle était la plus présente. Certains palmiers portaient des fruits jaunes, alors que cent mètres plus loin ce sont des fruits orange que l’on pouvait voir ; il va sans dire qu’une nouvelle récolte s’imposait !
Oubliant presque que j’étais ici pour l’Archontophoenix purpurea et le Linospadix minor, mes yeux ne brillaient que pour l’Oraniopsis… De palmiers en palmiers, je découvrais des grappes de plus en plus grosses chargées de centaines de fruits. Il est toujours étonnant de trouver autant de fruits matures alors que les graines sont si difficiles à acquérir sur le marché.

Alors que nous atteignions l’altitude de 950m et après avoir parcouru quelques 15 kilomètres, il fallait malheureusement songer à faire demi-tour, le brouillard tombant très rapidement dans cette région en fin d’après-midi. Quelques graines d’Archontophoenix purpurea en germination plus tard (mais aucune de Linospadix minor), nous retrouvions notre voiture à la tombée de la nuit.