D'Antananarivo à Nosy Be par l'Ankarafantsika (Par Jean-Marc BURGLIN)

Les circuits possibles à Madagascar sont variés et nombreux. Fin décembre 2009 j'ai eu l'occasion de rallier Antananarivo à Nosy Be avec deux amis en empruntant les routes nationales 4 et 6, cette dernière étant enfin bien carrossable.
Les villages traversés semblent figés dans le passé à voir les remorques à roues en bois tirées par des zébus. Les mangues bien mûres se vendent à moins d'un euro le seau entier!

Notre objectif est d'atteindre en fin d'après-midi la Réserve de l'Ankarafantsika, 120 kilomètres avant Majunga. Les amateurs de lémuriens sont comblés car l’observation du très beau sifaka Propithecus verreauxi est aisée, celle d’Eulemur fulvus fulvus également.

Nous sommes émerveillés par une curiosité géologique peu connue : un impressionnant canyon creusé dans la latérite rouge nuancée de jaune et dans le fond duquel se dresse une multitude de cheminées de fées miniatures, qui justifient à elles seules d’attaquer la descente raide qui suit la marche d'approche du site.
L'après-midi une balade plus reposante sur le lac Ravelobe proche permet de découvrir une faune et des paysages très différents ; le très rare pygargue de Madagascar se laisse approcher.

Près des bureaux d'accueil la fondation Durrell reproduit en enclos des tortues rares pour les réintroduire plus tard dans leur milieu. L'élevage de 23 des 43 derniers canards fuligules de Madagascar, espèce quasi éteinte, reste conditionnée à l'attribution de subventions européennes pour leur survie, car leur envoi dans un zoo étranger reste interdit...
C'est sans conteste une des plus riches réserves du pays, au niveau ornithologique notamment : huppes, rolliers, falculies, vangas, perroquets, inséparables, guêpiers, buses, faucons, terpsiphones, martin-chasseur en milieu sec et engoulevents.

Le lendemain nous reprenons la route vers le nord par la RN6 au milieu de vastes étendues couvertes de palmiers Bismarckia nobilis à perte de vue. Arrivés près d'Antsohihy nous passons à quelques 60 kilomètres d'Analalava où a été découverte une nouvelle espèce remarquable de palmier, un nouveau genre même dans la tribu des Chuniophoeniceae : Tahina spectabilis.