Piton Montvert : un Sommet pour le G20 (par François SCHMIT)
Non, non ! il n'y avait ni Obama, ni Medvedev, ni Sarkozy, ni Merkel, ni Lula, ni Hu Jintao, ni d’autres grands de ce monde en ce samedi 10 avril sur les pentes du Piton Montvert. Tant pis pour eux … Mais un autre G20 made in Palmeraie-Union : un groupe de 20 adhérents, sous la houlette de Christian MARTIN, est venu découvrir la très riche végétation de ce site Saint-Pierrois peu connu.
Espace Naturel Sensible placé sous la responsabilité d'une association (l'O.M.D.A.) c'est donc avec l'accord des guides de l'O.M.D.A. que notre petit groupe se rend en direction de Montvert ; la colonne de voitures serpente vers le piton et finit par se garer au cœur même du volcan, dont une moitié a été emportée par ses propres coulées de laves il y a 20 000 ans, permettant ainsi aux véhicules d'atteindre le fond du cratère.
Pas un seul palmier ne pousse sur cet ancien volcan ; mais on a les idées larges et l'esprit ouvert à Palmeraie-Union, et tout site botanique digne d'intérêt nous convient ; ici, une profusion de bois endémiques et d'orchidées nous attend, de quoi largement satisfaire notre curiosité !
Une rude ascension, heureusement courte (environ 70 mètres de dénivelé), nous mène vers le sommet et nous permet déjà de nous familiariser avec trois espèces.
Pandanus sylvestris, naturellement présent, dont les fruits (" pimpins ") sont plus petits que ceux du P. utilis et ressemblent à des masses hérissées de piquants (à l’image de certaines armes du Moyen-Âge).
Le bois d'osto (à ne pas confondre avec losto café), de son vrai nom Antirhea borbonica, donne des fruits semblables à des grains de café et cet arbre a des vertus médicinales (douleurs d'estomac, diarrhées…).
Le bois de rempart à l'écorce marron clair, presque rouge ; cette écorce, rugueuse et fissurée, est assez caractéristique. Aucune vertu médicinale n’est attribuée à Agarista salicifolia, bien au contraire ; ce bois est en effet un poison violent ! Par conséquent ne pas se fier à ses jolies petites feuilles, dont les juvéniles ont, en plus, une très belle couleur rosâtre.
Lauricourt, présent ce jour-là, et Christian, notre guide du jour, nous permettent d'identifier un certain nombre de petites orchidées, difficiles à repérer pour quelques unes. Tout d'abord un Oeceoclades monophylla, champion du camouflage.
Nous trouvons et photographions deux espèces d'angraecum : un Angraecum patens de taille modeste et un Angraecum eburneum de taille bien plus imposante ; malheureusement la saison de floraison n'est pas encore arrivée…
Autre espèce remarquable, le rare Disperis oppositifolia, menacé de disparition sur notre île, est également présent à Madagascar.
e conclurai simplement en conseillant aux futurs visiteurs du Piton Montvert de respecter toutes les consignes de protection de ce patrimoine exceptionnel!