Lundi de Pâques à la Chapelle et à Croc Parc (Par Jean-Marc BURGLIN)
C'est avec le soleil que nous nous retrouvons lundi de Pâques 13 avril à Maniron pour visiter le jardin de Christine et Bernard MARTZ qui exploitent la pépinière de palmiers de la Chapelle.
Bernard nous propose d'observer la fructification orange vif d'Arenga engleri, aren de Taïwan, un palmier buissonnant de sous-bois humide planté à l'ombre et cousin du palmier à sucre. Les fruits à chair riche en oxalates de calcium sous forme d'aiguilles acérées sont très urticants. Puis un spectaculaire Bismarkia nobilis aux larges feuilles bleutées, si raides qu'elles ne s’écartent pas facilement sur notre passage !
Le long de l’allée qui conduit à la case de nombreuses espèces de palmiers sont facilement identifiables pour les non initiés grâce à des ardoises fixées au pied des stipes et sur lesquelles ont été peints les noms en gros caractères : très belle case en bois ceinturée par la végétation tropicale, à droite des multipliants Dypsis lutescens.
Devant la maison, non loin de bassins où vivent plantes aquatiques et poissons, Bernard nous présente sa Collection en pots de 9 variétés de palmiers Licuala dont L. peltata var. sumawongii à feuilles rondes, et d'autres à feuilles divisées dont le très rare cultivar de L. mattanensis aux feuilles panachées, vert sombre et vert clair, et dont la culture est très délicate.
Bernard présente Kerriodoxa elegans le palmier éléphant blanc de Thaïlande aux feuilles pouvant atteindre deux mètres de diamètre ayant la particularité d'être blanches comme de la craie dessous alors que le dessus est vert foncé. Plus étonnant encore, le Palmier liane Desmoncus orthacanthos, équivalent américain du rotin a de jeunes pinnules semblables à des crochets tournés vers l’arrière pour s'accrocher dans la végétation. En grandissant, les feuilles s’élargissent, poussant perpendiculairement à la longue tige partie à l'assaut des arbres avoisinants. Quant aux épines longues et acérées de l'Astrocaryum alatum elles pourraient efficacement faire office de cure-dents maison.
Bernard, très sensible à la protection de la planète, montre un bel exemplaire de palmier à huile Elaeis guineensis dont la mise en culture intensive dans certaines contrées du monde participe à la déforestation à grande échelle. Des fructifications aux formes étonnantes attirent nos regards ; il s’agit de celles de Pinanga coronata à bouquets rouges et petits fruits noirs, et de Pinanga caesia des Célèbes également, dont l’infrutescence en forme de langue blanche se divise ensuite pour donner de belles grappes de fruits rouges.
Regroupés en collection mais de croissance très lente, des Copernicia dont C. macroglossa aux feuilles poussant en spirale présentent des stries photogéniques. En passant devant de beaux spécimens de Washingtonia filifera aux feuilles à longs fils cotonneux blancs, on arrive à la partie du jardin nouvellement défrichée pour la plantation de palmiers et baobabs malgaches de plusieurs espèces. Bernard nous fait goûter aux feuilles subtilement sucrées de son plant de Stevia rebaudiana. Sa culture, si elle était développée, ferait forte concurrence aux lobbies des édulcorants, son sucre étant tout à fait naturel, de surcroît sans effets secondaires, et obtenu directement pas dessiccation de feuilles.
Après l’apéritif, direction Croc Parc dans la forêt de l’Étang-Salé pour le déjeuner. L'enseigne, séduisante invitation à visiter Croc Parc. Les miettes du repas, pique-nique ou «salades-sandwiches» pris au snack de Croc Parc attirent les oiseaux belliers, Tisserins gendarme et Cardinal de Madagascar.
Quelques Plantes signalées par des panneaux en bois nous rapprochent du monde végétal : cordyline, pervenche et arbre du voyageur de Madagascar Ravenala madagascariensis, Filaos taillés en parasols, Palmier des Mascareignes, le palmier bonbonne Hyophorbe lagenicaulis.
Une Mini-ferme avec poules et poussins et le Grand bassin Jo Dundee et ses 70 Crocodiles du Nil Crocodylus niloticus, tous des mâles âgés de 6 à 8 ans. Par chance les crocodiles mâles sont nourris en ce lundi férié, car ils le sont habituellement seulement les mercredis et dimanches. Le spectacle est autant dans l'enclos que derrière les grillages tant les spectateurs sont étonnés par le courage du gardien éloignant des dizaines de crocodiles de grande taille avec une simple barre de métal de 1,50 mètres de long pour accéder aux points de nourrissage.
Avant le retour Bernard nous propose encore une courte visite du sentier ONF proche du parc et aménagé par des fonds de la Région au titre de mesures compensatoires consécutives à l'impact environnemental de la Route des Tamarins ; une coulée verte forestière part du rond point Jardin d'Oiseaux à l'Étang-Salé-les-Hauts et mène au stade (2 km) ou au camping d'Étang-Salé-les-Bains (3,1 km). Le terrain stabilisé permet, selon la piste, équitation, marche à pied ou bicyclette à travers la forêt sèche de l'Étang-Salé enrichie de plantations paysagères d'endémiques et agrémentée de bancs, fontaines et panneaux de signalisation.