La découverte du jardin de Cendrillon (Par Olivier REILHES)

En ce dimanche matin de septembre 2012, nous retrouvons à la Montagne notre guide du jour, Dominick, de l'association Guid' A Nou (www.guid-a-nou.com), qui nous invite à découvrir le romantique Jardin de Cendrillon. Dès notre arrivée, Dominick nous propose une remontée dans le temps, à partir des années 30, à l'époque où M. et Mme ROCHE, les premiers fleuristes de la Réunion, profitaient de leur activité professionnelle pour importer et faire découvrir aux réunionnais toutes sortes de fleurs et plantes tropicales d'ornement jusqu'alors inconnues. Bien des années plus tard, la case créole n'est plus habitée, et le jardin présente ce charme désuet plein de nostalgie, signe d'une richesse passée progressivement abandonnée au fil du temps qui passe. Le contraste avec la vie trépidante tout autour est saisissant.

Nos premières rencontres botaniques sont d'exubérantes lianes, la liane de Mysore, Thumbergia mysorensis, les passiflores rouges, Passiflora miniata, et violettes, Passiflora amethystina, l’incroyable liane de jade, Strongylodon macrobotrys, aux innombrables fleurs d'un vert « plastique » inimitable. La visite se poursuit au fil des petites serres et ombrières disséminées un peu partout, mélange toujours hétéroclite de plantes plus ou moins à l'abandon et où se côtoient fougères, anthuriums, bégonias…. Par endroit, la nature reprend ses droits et semble envahir inéluctablement les lieux. Des semis spontanés de Tillandsia parsèment un peu partout les moindres recoins. Et puis de temps à autre, c'est l'émerveillement comme face à ces Philodendron et Spatiphyllum absolument gigantesques.

Dans la partie la plus dégagée, d'immenses allées d'oiseaux du paradis, Strelizia reginae, nous ramènent à une conception beaucoup plus ordonnée du jardin. Le long d'un mur, Thumbergia elata compose un feu d'artifice de petites fleurs rosées. Un Callistemon x scintille de mille feux. Ici et là, quelques endémiques, dont l'incontournable bois d'éponge Gastonia cutispongia, ravivent l'ardeur de nos spécialistes du jour.
C'est les bras chargés de boutures et de plants divers que nous quittons les lieux et notre hôte du jour, non sans une petite pointe de nostalgie car les jours de ce jardin hors du temps sont probablement comptés. Les frais d'entretien sont importants, les recettes liées aux visites assez maigres et les promoteurs immobiliers attendent patiemment leur tour dans ce secteur particulièrement prisé. Cette visite du Jardin de Cendrillon était donc peut-être la dernière. Mais qui sait… il paraît qu'il ne faut jamais dire jamais !!!