Le Domaine de Café Grillé (par Vincent PION et Thierry HUBERT)

Dimanche 1er juillet 2012, pas moins de 35 adhérents de Palmeraie-Union se sont donné rendez-vous au Domaine du Café Grillé ouvert depuis quelques mois à Pierrefonds sur le territoire de la Commune de Saint-Pierre.

En compagnie de William, la visite se transforme en leçon d’ethnobotanique au gré des fleurs et des fruits de saison qui tendent des perches au tiroir à anecdotes. Elle commence autour de plantes exotiques dûment identifiées via une habile signalétique sur galets tout simplement posés à terre. Il fallait y penser.
Des plantes organisées par grandes familles (arbres et arbustes d’ornement, lianes, palmiers - plus de 80 variétés - plantes à rocaille, musacées…) qui donnent au promeneur comme à l’amateur éclairé de quoi se rassasier. Car William et Jean-Michel n’y sont pas allés de main morte en faisant de la profusion des plantations le meilleur moyen de s’affranchir du temps.

Jean-Michel a laissé parler son amour des fruitiers et des plantes nourricières qui faisaient la richesse des jardins "lontan". Histoire de rendre hommage à ce sol réunionnais qui donne un petit supplément d’âme à tout ce qu’il porte. En remontant encore un peu plus dans le temps, on croise toutes les plantes qui ont nourri avec plus ou moins de bonheur les rêves de développement de l’île et ceux de la Compagnie des Indes Orientales. La canne, bien sûr, mais aussi la vanille, le géranium, le vétiver, le coton, le cacao, le thé ou l’ylang-ylang dont La Réunion portait encore 200 000 pieds en 1900.

En guise de bouquet final, vos pas vous porteront dans un hectare de forêt endémique qui montre à quoi devait ressembler le paysage en 1710 dans une zone semi-sèche. Collés serrés, bois de tension, bois de sable, de papaye, de demoiselle, patte poule, bois de poupard, bois rouge, bois d’arnette, bois d’éponge sans oublier lataniers rouges, rappellent la richesse de la flore réunionnaise.

Voilà tout est dit ou presque puisque les amateurs de palmiers que nous sommes se sont forcément attardés sur le jardin des palmiers qui recèle des trésors, comme par exemple : un Clinostigma ponapense avec sa pruine blanchâtre qui recouvre en partie le stipe et qui dégage une odeur de cirage ; un Dypsis heteromorpha cespiteux et agrémenté d’écailles rousses sur les gaines foliaires et les pétioles, comme un petit goût de Dypsis decaryi! ; originaire des îles Ishigaki et Iriomote dans l’archipel Ryukyu, le rare japonnais Satakentia liukiuensis, vraiment inimitable en raison des couleurs, tout en "dégradé", affichées par la gaine foliaire et par le haut du stipe.

La matinée prit fin pour certains par la dégustation d’un délicieux café torréfié sur place dans le décor du musée du café où nous primes congé de la famille LUSPOT qui a réalisé ici un équipement touristique et botanique tout à fait remarquable.