Des "Maars" à Notre-Dame (Par Jean-Marc BURGLIN)

Lors d’une ballade organisée en mars 2012, les trois Trous Blancs en bordure de la route forestière du volcan, inconnus de la plupart d'entre nous, complétèrent nos connaissances géologiques sur les "maars" de la Réunion. Un "maar" est un cratère formé lorsque le magma remontant vers la surface rencontre une nappe phréatique ou un cours d'eau souterrain. L'eau se vaporise en augmentant la pression au point d'éjecter les roches en surface comme un bouchon de champagne. Le tour des trois Trous Blancs ne présente aucune difficulté et permet de profiter de vues circulaires et lointaines sur ces formations géologiques particulières (blanches par endroits comme si la roche était calcaire, d'où leur nom). Le paysage ponctué de pâturages et de quelques digitales rappelle certaines montagnes de métropole.

Cette sortie fut l’occasion de déterminer les divers « brandes » ou « branles » de la lande d'altitude : branle vert Erica reunionensis de la famille des Ericaceae (bruyères arbustives), branle blanc Stoebe passerinoides (Asteracée éricoïde), à côté de l'ambaville bâtard Phylica nitida, de l'ambaville blanc Hubertia tomentosa et des petits tamarins des hauts Sophora denudata parfois couverts de lichens Usnea sp.

La discussion autour de l’âge du vénérable Tamarin Dodo valut largement un débat politique : 300, 500, 800 ans ? Des recherches sur internet précisent que ce Tamarin des Hauts Acacia heterophylla serait né bien avant l'arrivée du premier réunionnais il y a 350 ans, témoin du Solitaire de Bourbon peut-être… Puis nous tombions sous le charme des magnifiques fougères arborescentes, mapous, tans rouges, change écorces, bois maigres, de Laurent Martin, de raisin, de nèfles et autres essences aux formes de troncs remarquables sans compter lianes et plantes basses. Beaucoup d'entre nous découvrirent pour la première fois ce sentier botanique niché à 1700 mètres d'altitude au-dessus de la ville du Tampon.