Les Trésors de Serge HOARAU (Par Jean-Marc BURGLIN)

La maison familiale de Serge HOARAU à Bois d'Olive, construite il y a une vingtaine d'années sur un terrain en friche, se trouve à présent au milieu d'un jardin-collection de raretés dans une belle harmonie où chaque plante s’épanouit, pour le plus grand bonheur de la trentaine de visiteurs présents en cette matinée du 1er mai.

Un palmier-dattier femelle Phoenix dactylifera fécondé manuellement par Serge produit d'excellentes dattes rougeâtres à maturité. Nous avons le plaisir gustatif de le constater, aux antipodes du milieu de production habituel.
Serge a également les mains vertes pour la fécondation de la vanille tant certains pieds sont chargés de gousses. Nous remarquons la présence de plusieurs variétés autres que Vanilla planifolia dont une à feuilles joliment marginées. Nous pouvons même observer la cristallisation scintillant au soleil sur les gousses de vanille en cours de fermentation.

Le jardin est très riche en palmiers rares, comme Chamaedorea tuerckheimii originaire des forêts du Guatemala et du Mexique, avec de petites feuilles ovales, Licuala mattanensis variété mapu aux feuilles spectaculaires, visible dans les forêts de Bornéo et du Sarawak.
Les deux palmiers Paul et Virginie Adonidia merrillii (ex Veitchia merrillii) plantés contre la maison forment un couple à l’image des amoureux mauriciens du roman de Bernardin de Saint-Pierre, et leur nom commun « palmier de Noël » évoque aux États-Unis le moment où leurs fruits sont rouge vif.

Pritchardia pacifica, le latanier du Pacifique originaire des îles Tonga, est remarquable par ses très belles feuilles palmées et plissées. Sa croissance étant très lente, on peut d’autant mieux apprécier la taille de celui-ci qui profite du plein soleil, bienfaisant pour cette espèce, au bord de la piscine.
Près du Strelitzia nicolai ressemblant au bananier mais rarement aussi beau à la Réunion, Dypsis madagascariensis et D. decaryi, tous deux de grande taille, côtoient Ravenea rivularis au stipe bien renflé.Lauricourt nous détaille le critère de détermination des Ravenea qui ne présentent pas de manchon foliaire au contraire des Dypsis. À retenir !

Thé, café, jus de fruits et gâteaux si gentiment proposés par le maître des lieux dans ce cadre idyllique nous inciteraient volontiers à la rêverie, mais nous ne pouvons nous attarder car la deuxième partie de la matinée va être consacrée à la visite d’un second terrain, également propriété de Serge HOARAU : Il s’agit d’une parcelle agricole située à quelques kilomètres de là, sur le secteur de Pierrefonds.
Un palmier distique Wallichia disticha du plus bel effet, au feuillage plumeux disposé sur un seul plan comme l'arbre du voyageur et au stipe orné de fibres foncées venant de la base des pétioles, atteint déjà une belle taille. À l'état naturel il pousse dans les forêts humides de Birmanie et du Nord de l'Inde.

Le latanier blanc Bismarckia nobilis, de Madagascar également, aux grandes feuilles costapalmées bien bleutées, profite de conditions favorables sur ce type de sol. Dioïque, les inflorescences mâles et femelles sont portées par des pieds différents.
Le palmier corrossier ou gru-gru Acrocomia aculeata des Caraïbes et d'Amérique du Sud est très peu planté en raison des épines noires qui couvrent densément son stipe. Ses fruits permettent l'extraction d'huile et la moelle du stipe produit un sagou, aliment pour le bétail en milieu rural.
Je découvre pour la première fois l'arganier Argania spinosa (Sapotaceae), arbre à bois très dur dit "bois de fer" à rameaux épineux, endémique du Maroc et d'Algérie. Réputé pour son fruit "affiache", une fausse drupe à amandes riches en huile d'argan (ou argane) alimentaire, cette huile est aussi un produit de beauté de grande valeur.