L’Anse des Cascades et Bananaland (Par Jean-Marc BURGLIN)

Une nouvelle fois, l'Anse des Cascades fascine chacun d’entre nous, d'abord pour ses cascades chutant des falaises de roche volcanique pour alimenter un petit cours d'eau douce à deux pas de la mer et des pêcheurs, ensuite et surtout pour sa palmeraie.

Les palmistes rouges Acanthophoenix rubra attirent les regards de tous les visiteurs, étonnants avec leurs énormes "pieds d'éléphants" qui semblent surélever la base des stipes dont la hauteur atteint près de 25 mètres. L’espèce est prédominante sur le site et la coloration rouge-orangée recouvrant en partie les stipes, ajoutée à celle rouge sang des racines adventives s’échappant des pieds d'éléphants, confère aux majestueux palmiers une incontestable beauté naturelle.

La distinction avec les palmistes blancs Dictyosperma album dont les pieds ne sont pas renflés et dont les hampes florales, au port plus horizontal, ne sont pas garnies d’épines, n'est pas toujours des plus évidentes. Les jeunes plants issus de nombreuses germinations au pied des palmiers présentent des lisérés rouges sur les feuilles du palmiste blanc alors que les feuilles naissantes sont entièrement vertes chez le palmiste rouge.

Si le nom Bananaland pourrait faire penser à un parc à thèmes, il n'en est rien car les 6 hectares du Domaine d'Aldachris sont principalement consacrés à la plantation d'une quarantaine de variétés de bananiers.
Tout au long du circuit des panneaux didactiques enrichissent les connaissances des visiteurs sur la banane et notre groupe bénéficie en plus des explications d’un guide ; le déjeuner sur place est prévu après la visite.
Jean-Yves LEDROIT nous présente avec passion son domaine et la famille des musacées inscrite dans l'ordre des zingibérales dont font partie également les strelitzias, heliconias, alpinias, arbres du voyageur et des épices comme le gingembre, le curcuma et la cardamome.

La culture du bananier souvent intensive dans les grandes plantations reste très naturelle à Bananaland, sans apport de quantité d'engrais chimiques ni traitements de choc avant et après récolte. De plus, la plupart des variétés cultivées ont une croissance lente et produisent des régimes moins volumineux qu'en culture industrielle, tout cela au bénéfice du respect de l'environnement et du goût !
Sur le terrain notre guide nous présente d'autres variétés comme Grosmichel et William peu productives, Popoulu, Wala,... tout en détaillant certaines particularités spécifiques. Lorsque la base des feuilles est rose il s'agit de bananes légumes, et si elle est verte, de bananes légumes ou dessert.

Près d'une échappée vers l'océan nous observons quelques palmiers dont un très grand latanier-latte à échasses des Seychelles Verschaffeltia splendida âgé d'une dizaine d'années seulement, un palmiste poison Hyophorbe indica endémique de la Réunion en fructification et, côte à côte, le palmier bouteille Hyophorbe verschaffeltii de Rodrigues et le palmier bonbonne Hyophorbe lagenicaulis de Maurice.
À la lutte chimique on préfère ici la lutte biologique par phéromones pour attirer les insectes mâles qui vont ensuite se noyer, méthode très efficace contre les attaques du charançon noir (Cosmopolites sordidus) venu du Costa Rica et dont les larves provoquent la mort du pied en y creusant des galeries.

À la lutte chimique on préfère ici la lutte biologique par phéromones pour attirer les insectes mâles qui vont ensuite se noyer, méthode très efficace contre les attaques du charançon noir (Cosmopolites sordidus) venu du Costa Rica et dont les larves provoquent la mort du pied en y creusant des galeries.